Je râle souvent face à des premiers romans un peu nombrilistes, souvent bien troussés mais au propos peu original ( moi, papa, moi, maman, moi et...moi). Le premier chapitre de "Revoir Marceau" laisse à penser que nous sommes dans la droite lignée du récit personnel, ici, celui d'une rupture. On croit voir la suite, la souffrance du délaissé, sa peine étalée tout au long des pages avec le lecteur comme déversoir de son mal être. Pourtant, un détail troublant, un grain de sable étrange embarque le roman vers autre chose. Quand Marceau quitte le narrateur ... Ah oui, une précision... Marceau, aussi bizarre que cela puisse paraître est bien une fille, même pas un travesti ou un transgenre, une femme, donc le petit truc décalé n'est pas celui-là...
Je reprends... Quand le narrateur ( jamais nommé) se retrouve tout seul, nu dans sa longère perdue en campagne, c'est uniquement parce que son/sa ( ex) compagne est partie en l'enfermant dans la maison alors qu'il prenait une douche. Ce point de départ assez original plonge d'emblée le lecteur dans un récit tout de suite un peu décalé et qui par la suite prendra des airs de déambulation aléatoire. Le héros, sans doute un peu décontenancé, va se trouver ballotté au fil de rencontres impromptues, improbables, frisant parfois l'absurde ou l'ironique ou une certaine fausse naïveté.
Dans un style plaisant, qui ne verse jamais dans le pathos pas plus que dans l'humour ou la franche drôlerie malgré un ton farfelu et un petit air goguenard, le récit avance sans que l'on sache jamais où l'on va arriver. C'est à mettre à l'actif de ce premier roman qui se paye en plus le luxe de faire dérouler une grande partie de son intrigue à Mende (Lozère), lieu pas des plus prisé en littérature. ( Et c'est fou ce qu'il peut se passer de choses à Mende !). Nous baguenaudons donc dans le département le moins peuplé de France, un peu intrigué, mais, pour ma part, pas réellement passionné.
Pour moi, ce lâcher- prise post rupture, semble en fait être un prétexte pour nous dire des choses sur notre monde sans que l'on sache réellement lesquelles. On va y rencontrer des êtres solitaires, du grand commerce planté dans la campagne, beaucoup de mythes catholiques, des manifestants, le monde du travail, tous plus ou moins évoqués dans ce que j'ai perçu comme une sorte de collage contemporain où le lecteur doit se faire sa propre opinion... Mais rien, ni dans le style, ni surtout dans la petite subtilité finale, ne m'a incité à croire que l'auteur avait réellement un message à faire passer.
Il reste donc une agréable balade doucement décalée, au bord de l'absurde, bien écrite et créant un univers personnel plutôt sympathique. Pour un premier roman, c'est déjà ça.
Si vous trouvez un clip de Céline Dion à la fin de cette chronique, ce n'est pas du tout par passion pour le rossignol canadien, mais parce que cette chanson est citée plusieurs fois dans le roman et sert donc de bande originale.
Je ne comprends pas pourquoi vous précisez que Mende est en Lozère? Tout le monde sait où se situe Mende?(d'ailleurs, la couverture du roman dont les rails ne mènent nulle part, a-t-elle un lien avec la Lozère?). En tout cas, il est bien tentant de s'aventurer sur ces nouvelles rails, mais je rajouterai, avec des boules quies!(la BO ayant plutôt tendance à me faire fuir d'emblée...)
RépondreSupprimerTout le monde n'a pas vos notions géographiques .... et votre sens de l'observation ! Quant à Céline, elle n'apparaît que deux fois dans le roman et toujours avec une certzine causticité qui ne pourra que vous réjouir.
RépondreSupprimerAgréable balade littéraire...(merci au guide rando encore une fois)et qui a presque réussi à me faire aimer Céline Dion!(non non, c'est une blague)
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