On pourrait penser à lire ce résumé que nous sommes dans un livre de souvenirs plus que dans un roman, même si, comme c'est le cas dans ces "enfants de Cadillac", la vie apparaît bien plus romanesque que tout ce qui pourrait sortir de la tête d'un auteur inspiré. Par la grâce d'une écriture limpide, la force de ces destins particuliers mais surtout par l'évident recul autant philosophique, sociologique qu'historique dont est capable l'auteur, le texte nous emporte autant dans le vent de l'Histoire et d'histoires singulières que dans un cheminement intellectuel des plus stimulants. Tout en nous passionnant pour le sort de son grand-père mort de faim dans un asile psychiatrique en 1941 ( comme plus de 45 000 autres patients dits fous de cette époque) ou de la rencontre de son père avec l'inhumanité en général mais aussi en particulier ( celle que des hommes plus que persécutés mettent en place à l'intérieur de camps pour assouvir leur pouvoir sur encore plus persécutés qu'eux) , c'est une profonde et très accessible réflexion qui nous attend au détour de pages percutantes, pertinentes, s'interrogeant, entre autre, avec un réel recul, sur ce qui compose notre identité, nos possibilités de nous intégrer dans des groupes sociaux comme religieux.
Oubliez la polémique vaine qui entoure ce roman ( et qui sans doute le fera disparaître à tort des listes des prix de l'automne) et partez à la rencontre de ces "enfants de Cadillac", lecture passionnante et vivifiante pour l'esprit, magnifiquement écrite et qui résonnera longtemps en vous. Sans conteste un des très bons livres de cette rentrée.
Un peu ras la casquette des introspections familiales. Pourtant ce que tu écris pourrait peut-être me faire changer d'avis... Si je le trouve à la bib
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