jeudi 19 avril 2012

Le miracle d'Ariel Kenig

Editions de l'Olivier 16€ (+ TVA Sarko)

"Le miracle" d'Ariel Kenig est un objet étrange, un  roman assez court (144 pages) qui renferme une incroyable quantité de thèmes abordés, de genres littéraires différents, rendant le compte-rendu un peu difficile.
Faisons comme les enfants, plongeons la main dans cette pochette surprise comme dans celles qui faisaient mon bonheur il y a quelques décennies mais que l'on peut retrouver encore de nos jours dans les multishops de nos campagnes reculées. 
La première pioche tombe sur des photos de Pierre Sarkozy, le fils DJ et producteur de rap de Nicolas, en vacances au Brésil. Elles atterrissent dans les mains du narrateur ( l'auteur lui même), alors que l'actu raisonne encore du miracle de la survie du fils du président, ayant échappé de justesse à une coulée de boue lors d'un réveillon de la Saint Sylvestre. Ariel va essayer de les monnayer auprès de journaux peoples, quasi seuls rescapés de la presse papier.
La deuxième pioche m'offre un compte Facebook, celui de Pierre Sarkozy, sur lequel, les fameuses photos apparaissent sans vergogne. Le narrateur, jouant d'une fausse identité comme internet permet facilement de le faire, arrive à les faire effacer par son propriétaire. Sans être l'égal d'un Yann Barthès dont le pouvoir médiatique survole ses contemporains, un sentiment de pouvoir s'empare du narrateur comme une revanche sur ses origines prolétariennes.
Belle pioche que ma troisième, un ordinateur ! Celui là même qui permet au héros et à ses amis de tisser des liens d'amitiés virtuels ou pas, de communiquer du bout des doigts mais moins physiquement, rendant les rencontres réelles rapides, directes et froides. Il est omniprésent dans le livre, sous forme d'objet utilitaire mais aussi sous sa forme historique : son arrivée transforme la société et les êtres qui l'utilisent. Ici, nous sommes presque dans l'essai sociologique, le souci de vulgarisation en plus.
 Si je regarde au fond de mon cornet, il y a encore quelque chose, un petit précis de grammaire, car ce livre devient encore un peu plus didactique en s'arrêtant pour expliquer certains mots, les replaçant dans leur contexte actuel.
Roman, autofiction, ouvrage historique sur un moment précis de notre humanité, petit opuscule sociologique, "Le miracle" est tout ça à la fois et plus certainement. C'est beaucoup pour si peu de pages. C'est facile à lire sans être totalement enthousiasmant, comme toute pochette surprise finalement. A vouloir courir trente six mille lièvres à la fois, le livre en devient un peu indigeste mais reste sympathique. Assez pour que dorénavant j'inscrive Ariel Kenig dans mes auteurs à suivre, car, ce livre, pas tout à fait abouti à mon goût, recèle assez de qualités pour penser que la suite risque d'être vraiment prometteuse. 


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