mardi 22 novembre 2011

La femme du Vème de Pawel Pawlikowski

Il est parfois difficile d'être le spectateur d'un film sans intérêt.
Vous êtes dans votre fauteuil, vous regardez d'un oeil morne défiler des images. Votre esprit vagabonde, recherchant sur l'écran des détails, des anachronismes qui éveilleraient un instant votre attention. Ne trouvant rien et le film n'étant pas terminé, vous cherchez les faux raccords, les micros qui traînent en haut de l'image, le reflet d'une caméra dans un miroir.
Mais dans "La femme du Vème", il n'y a rien de tout cela, tout du moins dans la deuxième moitié du film, la première moitié ayant vainement servi à accrocher le spectateur avec une intrigue improbable.
Sur le papier, l'histoire était sympa, un peu mystérieuse, avec cet américain ramant dans un Paris glauque et sordide, se heurtant à des malfrats inquiétants, puis rencontrant une mystérieuse belle femme. Le casting était alléchant : Ethan Hawke et Kristin Scott Thomas. La critique de Télérama dithyrambique incitait à aller y jeter un oeil.
Le seul hic, était peut être le roman de Douglas Kennedy d'où c'était tiré, le premier de cet auteur qui, après quelques polars haletants, est allait lorgner dans les intrigues à la mode, un peu fantastiques.
On comprend très vite que le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski a voulu se montrait plus intelligent que le livre en intellectualisant à outrance le scénario. Plutôt que de privilégier la linéarité de l'intrigue, il truffe son film de plans un peu alambiqués ou soi-disant signifiants: des voies de chemins de fer qui se séparent, des plans de rue rasant les murs, des arbres, des forêts pour rappeler un roman écrit par le héros dont nous aurons un lecture en polonais... Tout cela ralentit rapidement l'action, enfonçant son héros et nous même dans l'ennui le plus total. Et ce n'est pas l'intrusion d'une note fantastique vers la fin qui redonne un peu d'ardeur à tout cela, le spectateur est soit déjà sorti de la salle, soit endormi ou guettant une des (rares) apparitions de la belle Kristin, mais là, c'est un fan!
A recommander pour ceux qui aiment voir ce que c'est que l'adaptation ratée d'un roman à succès (un genre en soi).

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