jeudi 16 novembre 2017

Le musée des merveilles de Todd Haynes



Todd Haynes est un des grands réalisateurs US du moment. " Le musée des merveilles", candidat malheureux du dernier festival de Cannes, sort sur les écrans avec une palanquée de qualités. Comme d'habitude, le réalisateur de "Carol " filme le passé de son pays.  Cette fois-ci nous sommes dans deux périodes différentes : la fin des années 20 ( 1927 pour être exact) et la fin des années soixante-dix ( 1977), deux histoires parallèles dont la première, époque oblige, en noir et blanc et ( presque) muette, la deuxième plus énergique et colorée ( nous sommes aux débuts du disco). Chacune, filmée avec une précision d'entomologiste, voire d'historien du cinéma, met en scène un enfant porteur d'un même handicap : la surdité, de naissance pour la petite Rose, accidentelle suite à une électrocution pour Ben. Tous les deux à cinquante ans d'intervalle partiront à New-York à la recherche d'une mère lointaine car actrice pour la petite fille et d'un père inconnu pour le petit garçon. Le montage parallèle de ces deux voyages, aux nombreuses précisions sonores et visuelles, avec quelques concordances temporelles ou psychologiques, ne peut que susciter admiration voire émotion. Si vous rajoutez, une Julianne Moore toujours aussi émouvante, des jeunes comédiens craquants, une image travaillée, une musique impeccable, vous pensez ( comme la presse) que le chef d'œuvre est à portée de main. Vous aurez sans doute raison , mais, bizarrement, malgré tous ces ingrédients, je n'ai pas marché. Je dirai même plus, je classerai ce film dans la catégorie : " Tout ça pour ça !? " ( non, c'est quand même plus léché que le film de Lelouch du même nom !). Oui, beaucoup d'efforts, de travail pour un scénario un peu vide de sens dont le seul but demeure d'essayer d 'émerveiller le spectateur lorsqu'il comprendra le lien entre les deux parcours. ( Et comme je l'ai deviné très vite, il ne restait plus que la prouesse technique ou la mise en scène pour m'accrocher. Et hélas pour moi, du moins ce jour là, cela ne m'a pas suffi).
Ce film est une commande, adaptée d'un roman pour enfant et cela se sent. Todd Haynes a beau y insuffler toute son énergie et sa créativité pour le tirer vers le mélodrame, genre qu'il aime tant, jamais il ne parvient pas à camoufler complètement le peu de profondeur du sujet. C'est du beau cinéma, généreux, bienveillant, fétichiste même mais, c'est raté pour moi, je n'ai pas accroché. Mais c'est personnel, totalement subjectif ...


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