Mais quel roman !
Unité de lieu : un hameau perdu dans le centre de la France. 3 maisons ( dont une inhabitée) et quelques hangars agricoles.
Unité de temps : En gros une journée, 12 heures...
Quelques personnages : un couple, lui agriculteur et elle employée dans une imprimerie. Un fillette d'âge scolaire. Une voisine, parisienne retirée du monde pour peindre. Puis, 3 frères, avec poignard, puis armes à feu.
L'essentiel, est là ou presque. Presque, parce qu'il manque un personnage essentiel : l'écriture de Laurent Mauvignier. Sur 635 pages, elle va nous enfermer dans un huis clos magistral. Avec un sens du récit extrême, nous entrerons dans la tête de tous les personnages. Leurs plus petites pensées, leurs hésitations, seront aussi les nôtres. Les phrases sont longues. Elles prennent le temps de tout dire. Tout disséquer. La moindre pensée. Le moindre geste. Le doute, l'espoir, la joie. Les thèmes du quotidien abordés prennent une ampleur folle. D'autres plus profonds s'éclairent avec finesse. Et l'histoire avance. Au ralenti, mais pour mieux nous enfermer. Nous impliquer. Nous oppresser.
On peut parler de polar, mais très psychologique. Trop pour les vrais amateurs. Que certains trouveront trop littéraire aussi, peut être. Pas assez rapide pour notre époque impatiente. Mais quel style ! Quelle emprise sur le lecteur ! Il vibre le lecteur, frémit, compatit, s'interroge, tremble. Peu de romans arrivent à ces sensations ininterrompues. Peu de romans nous plongent dans de telles affres d'insécurité. Parfois, on cesse sa lecture. Pour reprendre son souffle. Echapper à l'angoisse. Puis, on replonge. Le coeur serré. La boule au ventre. Intrigué. Happé. Passionné.
Mais quel roman !
100% d'accord!
RépondreSupprimerUne question pour vous : et les lettres anonymes? Une idée sur qui les écrit?
Bonjour Pierre, oui, en effet, quel roman! Quelle écriture qui tenue jusqu'au bout. Bonne après-midi.
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