Ca démarre mollement avec Elvira, qui vient de perdre son père. En fouillant son bureau de son appartement romain, elle découvre un manuscrit relatant sa liaison avec une femme prénommée Clara. Le choc ! On ne connaît finalement pas très bien ses proches ! Petite futée, Elvira, fouille la boîte mail de son père, retrouve les coordonnées de la mystérieuse maîtresse, la contacte et lui remet le fameux manuscrit.
La suite du roman se divisera en deux parties : le texte écrit par l'homme, Gigi ( oui comme "Gigi L'amoroso" !) puis la réponse de Clara, au fil des jours, comme un journal d'absence de l'homme qu'elle a tant aimé ( " Nous nous sommes tant aimé" ?).
Que dire ? Gigi, réalisateur intello et sûr de lui, presque la caricature du cinéaste italien imprégné de politique, entretient malgré son âge certain ( presque septuagénaire) son image de séducteur sûr de lui. Dès qu'il voit Clara, journaliste belge, belle quarantenaire, c'est le coup de foudre et n'a de cesse de la glisser dans son lit. Elle résiste. Finalement, ce sont les draps de lin d'un hôtel à Vienne qui enregistreront leur première étreinte amoureuse. Durant quatre années, ils se retrouveront en pointillé et s'aimeront comme on voudrait tous s'aimer, librement ( et sans contraintes matérielles, pas dans un Formule 1, ni dans un gîte deux épis !). La partie écrite par l'homme, censée nous montrer sa patience et son amour, m'est apparue comme le portrait assez fat d'un homme vaniteux, renforcé par une accumulation assez encyclopédique de tout ce que l'Italie recèle comme artistes célèbres.
C'est déjà un peu lassé que j'ai abordé la dernière partie, racontée par Clara, endeuillée. Evidemment, la femme se pose plus de questions, psychologise un peu plus. Elle met le doigt sur ce qui apparaît comme pas bien. Oh que c'est vilain l'adultère ! Oui mais, on s'est vraiment aimé ! Oh et cette différence d'âge entre nous, est-ce bien raisonnable ? Oui, mais on s'aimait et moi, les matures, j'aime ça ! Mais est-ce possible d'aimer plusieurs hommes à la fois ? ( Clara est mariée avec un dénommé Ron, pudique comme un gars du Nord...) Oui, bien sûr, car on peut de la même façon aimer plein d'enfants, se réchauffer sous un même soleil.
Alors, je me suis demandé pourquoi ce roman ? On se fiche ( et l'auteure aussi), alors que ça aurait pu être un joli sujet, de la différence d'âge, de l'adultère et de la polyandrie, cela relevant de l'intime et de la vérité des êtres. Ce qui normalement veut être le descriptif d'une belle histoire amoureuse, douce, tendre, complice, dans la joie et le bonne humeur, se révèle à la lecture bien pâlichonne. Porté par un style platounet ( sobre diront certains), parsemé de références qui finissent par lasser, le texte ne m'a jamais donné aucune émotion, seulement le léger agacement d'une histoire bourgeoise comme tant d'autres. Et que l'on ne vienne pas me parler d'un regard original sur le couple, le prince charmant, il y a longtemps que l'on sait que tout cela n'est, justement, que roman, fable et autres fadaises, il faudrait une plume bien plus pertinente pour arriver à relever ce thème.
On dit que l'auteure se cache ( elle porte le nom de l'héroïne). On murmure que ce serait un auteur connu ( et donc pas un premier roman). Je pense donc que pour donner un peu de lustre à ce livre, on cultive un certain mystère et on ajoute ainsi une énième référence italienne , façon Eléna Ferrante. Pas sûr que cela apporte grand chose à cette "Joie" bien banale.
J'ai failli me donner à cœur joie dans cette lecture, lu la quatrième de couverture (qui racontait déjà tout), et mon porte-monnaie a proclamé:" non, les salons bourgeois ne t'auront pas deux fois"!
RépondreSupprimerLe titre me plaisait. Pour moi il faisait référence à l'art de la joie de Sapienza, mais la 4ème m'a rebutée et tu confirmes
RépondreSupprimerOh une 4ème de couverture visiblement peu convaincante ...
RépondreSupprimerUne belle surprise, j'ai aimé l'écriture élégante et discrète, j'ai aimé le charme de ces lieux magiques ou l'on peut encore parler "d'art de vivre italien", j'ai aimé cette belle complicité de la narratrice avec son amant italien et l'idée de suivre ses désirs, de respecter ses envies, oui notre vie nous appartient, il faut avoir le courage de la vivre passionnément, à lire c'est un régal.
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