Mais ce qui nous intéresse ici, ce ne sont pas ces figures de légende du cinéma mais plutôt les jeunes talents à découvrir. Pour cette séance de gala, nous fûmes projetés en Ukraine dans un long-métrage que sa réalisatrice a qualifié de "quiet" ( tranquille). Et pas un vain mot. Ce fut tranquille, peut être même un peu trop. Malgré une formidable et magnifique jeune actrice, Dasha Piahtiy , "Strimholov" de Marina Stepanska qui brosse le portrait de jeunes adultes cherchant à se faire une place dans une société hébétée par la guerre et l'alcool, a un peu peiné à passionner une salle attentive et attentionnée.
Nous étions nettement moins nombreux à la séance suivante ( les invités et le troisième âge se couchent tôt !) pour le film danois "Winter brothers" de Hlynur Pàlmason, œuvre froide et grise se déroulant dans une mine en hiver et dans les Algeco glauques prêtés ( ou loués ) aux ouvriers. Sur fond de mésentente fratricide et d'alcool frelaté, le réalisateur construit un véritable pont entre ces installations vidéos que nous proposent les musées d'art contemporain et le cinéma. Une certaine beauté plastique teigneuse et hyper réaliste irrigue ce film rude et prenant.
La journée de mardi fut consacrée ( pour moi qui n'avait pas choisi de revoir des œuvres du patrimoine) à une palanquée de courts métrages dont je peux dire qu'ils semblent plus prometteurs que l'an passé ( mais l'année 2017 n'était-elle pas au niveau cinéma assez moyenne? ) . La compétition s'est poursuivie le soir avec tout d'abord ( et en présence de Catherine, pas du tout en retard ) un film luxembourgeois ( oui, il existe un cinéma luxembourgeois !) , Gutland de Govinda Van Maele, chronique noire, campagnarde lorgnant vers le thriller, sur les thèmes de la transformation ou de l'intégration dans une société fermée. La longue et hésitante mise en place de l'histoire est tout juste rattrapée par un final un peu plus prenant, sans pour autant m'enthousiasmer ...loin de là.
C'est un peu dépité, mais plein d'espoir que je me suis installé pour le dernier film du jour de la compétition, le film norvégien "The rules for everything" de Kim Hiorthoy. Et là, bingo encore un choc esthétique et cérébral ! De l'humour, de la finesse, un peu d'absurde, la mort, la vie, les marchands de bonheur, une petite fille philosophe, le deuil, l'amour, l'humour, tout se côtoie, se mélange dans ce long métrage totalement bluffant par ses points de vue, sa construction, ses plans décalés, son montage original. Même si une petite baisse de régime se fait sentir à l'amorce du dernier tiers, ce film fut une bouffée d'oxygène dans une sélection comme souvent plombante. Et encore une fois, on retrouve dans ce cinéma scandinave l'apport des plasticiens et autres créateurs du milieu artistique contemporain qui donne un souffle nouveau à un cinéma innovant et fichtrement intéressant.
Je ne sais pas comment sera la suite de la sélection, mais à Angers, les bons films passent à 21h45. Alors, je m'adresse à Catherine ( oui, elle lit mon blog !) , si vous voulez voir un bon film en soirée, loin de cette foule curieuse aux regards insistants, honorez-nous de votre présence à la dernière séance, votre amour du cinéma sera récompensée.
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