Et voilà, le festival touche à sa fin et, pour moi, cette 30éme édition, fut une réussite tant au niveau de la programmation ( compétition et rétrospectives) qu'au niveau de l'ambiance ( Catherine Deneuve, visiblement enthousiaste lors des projections, étant la cerise sur le gâteau). Que ce soit au niveau courts qu'au niveau longs, les œuvres présentées cette année sont toutes porteuses d'un regard ou singulier, ou intéressant sur le monde qui nous entoure ou sur le cinéma par lui-même. Un premier bon signe pour une année 2018 plus fastueuse que la précédente ? On l'espère. Berlin puis Cannes nous donneront vraiment la tendance.
Ces trois derniers jours nous ont permis de découvrir les six derniers films en compétition. Pour ma part, aucun ne détrônera mes favoris vus en début de semaine même si "Tesnota, une vie à l'étroit" du russe Kantemir Balagov possède énormément d'atouts pour séduire le jury ( Catherine a vraiment beaucoup applaudi le film), sa sordide histoire de kidnapping dans une communauté juive repliée sur elle même dans le Caucase du Nord et surtout sa réalisation étouffante a laissé une très forte impression sur le public ( malgré un filmage numérique aux éclairages façon " Plus belle la vie"). Mais ni l'initiatique et fort beau " Valley of shadows" du norvégien Jonas Matzow Guibrandsen, ni le très singulier, à la lenteur onirique "Les versets de l'oubli " de Alireza Khatami ne me semblent taillés pour accéder aux faveurs du jury, "Sparring" de Samuel Jouy avec Mathieu Kassovitz en boxeur (gringalet), "Cured" l'ambiguë film de zombies de l'irlandais David Freyne et " Broers", périple qui finit par s'égarer un peu du néerlandais Bram Schouw ne semblent pas en mesure de concurrencer quelques concurrents beaucoup plus aboutis.
Si je devais faire une petite constatation toute personnelle, je noterai que, à la suite de la palme d'or suédoise du dernier festival de Cannes, il va falloir être très attentif à tout ce cinéma qui nous vient de Scandinavie. Il fait preuve d'une réelle vitalité tant artistique que créative. Les longs métrages danois et norvégiens mais aussi les courts ont tous démontrés leur formidable sens de l'innovation et se sont révélés très surprenants. Et pour peu que l'on soit allé faire un tour à la rétrospective des films d'animations scandinaves, on est désormais certain que l'imagination est au pouvoir dans ces pays où les nuits sont forts longues l'hiver.
Je ne sais pas qui sera récompensé demain soir, mais je me lance et vous donne mes préférés ( on verra bien si mes goûts sont ceux des différents jurys...)
Longs-métrages : "Les garçons sauvages" de Bertrand Mandico ( France)( et il certain que vous en entendrez parler dans les semaines qui viennent) et "The rules of everything de Kim Hiorthoy ( Norvège)
Courts- métrages : beaucoup de très bons films... alors, j'en choisis quatre...
- Le formidablement sensible " Passée l'aube " de Nicolas Graux ( Belgique)
- Le très singulier " Skuggdjur" ( Shadows animals) de Jerry Carlsson ( Suède)
- Le drôle et décalé " Cajou" de Claude Lepape ( France)
-L'hilarant et néanmoins très émouvant " Retour à Genoa City" de Benoît Grimalt ( France)
La plupart de ces courts-métrages peuvent être visionnés gratuitement sur le site festivalscope.com jusqu'au 31 janvier 2018!
Et dans la catégorie films d'école ( mais là je n'ai pas pu tout voir), j'ai adoré "Gabi" de l'allemand Michael Fetter Nathansky, remarquable portrait d'une jeune femme carreleuse en bute avec sa famille et sa vie.
Une seule conclusion : vivement l'an prochain !
PS (rajout du 21/01): Les jurys ont rendu leur verdict ! Si mes favoris ne sont pas tous à l'arrivée, rendons honneur à leurs jugements. Le grand prix ex aequo n'est pas étonnant. Il s'est vu dans la salle la ferveur de Catherine Deneuve pour le film russe "Tesnota, une vie à l'étroit", rude long-métrage extrêmement maîtrisé qui fait un très beau gagnant mais ils n'ont pas laissé passer la Scandinavie qui a illuminé ce festival par sa créativité. C'est tombé sur le très rude film danois "Winter brothers" nimbé d'ajouts avant-gardistes ( tant au niveau cadrage que bande son ). Le choix est pertinent même si j'aurai préféré le très singulier film suédois " The rules of everything", peut être encore plus novateur dans sa narration. On notera que le Danemark sort grand gagnant de cette semaine de premiers films européens puisque deux courts-métrages locaux figurent eux aussi au palmarès... Je vous le disais, il y a un souffle formidable qui vient du Nord !
Les deux jurys ( court et long) avec le délégué général.
Merci pour le lien! Pour faire "court":j'ai beaucoup aimé la sensibilité de "cajou", la grande force d'"après l'aube", le côté bien décalé et tendre de"retour à Genoa city" et....touchée par la "villa ventura"(dont personne ne parle mais ce n'est pas grave, vu que j'en parle maintenant). Et bizarrement,moi convaincue par "Déter"...
RépondreSupprimer... qui a obtenu de nombreux prix ...Ah les goûts et les couleurs !
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