mercredi 24 janvier 2018

The greatest showman de Michaël Gracey


Dans le sillage de " La la land", j'ai bien l'impression que dorénavant, chaque mois de janvier, nous verrons débouler sur les écrans une comédie musicale étatsunienne dont le seul véritable lustre sera de briller dans une liste de nominations aux Golden Gobles, ou mieux aux Oscars.
Cette année voici donc "The Greatest Showman" avec pour toile de fond la vie de Phileas Taylor Barnum, génie du spectacle et du commerce à la fin du 19 ème siècle et qui créa le cirque gigantesque du même nom ( et sans doute quelque part l'inspirateur de ces petites toiles de tentes qui ont accueilli le troisième mariage de votre ex beau frère). Attention, ceci n'est en aucun cas un biopic, juste un prétexte à mettre en scène  joyeusement toute une bande de freaks sympas et dansants. Comme nous sommes dans le monde joyeux et édulcoré de la comédie musicale, Barnum est présenté comme un génial commerçant philanthrope qui lutte pour que les gens différents aient une belle vie...  Difficile à croire, mais, ne finassons pas, faut que le film détende et, époque de bienveillance et d'empathie oblige, délivre un message moral.
Dans " The Greatest Showman" on  y chante et on y danse, tous en rond comme sur le pont d'Avignon ( puisque piste de cirque). Cela signifie donc une caméra qui tournicote beaucoup, prise d'un folie circulaire ( pas si originale que ça au demeurant... revoyez "Moulin Rouge" et d'autres). Je vous rassure, le tournis vous n'aurez pas car la caméra s'élance aussi en l'air, voltige beaucoup et adore repartir de droite à gauche ou de gauche à droite selon l'objet que lancent les danseurs. Vous l'aurez compris la danse  filmée façon clip hyperactif, mettra votre rétine dans un état proche de l'Ohio et ne vous permettra pas d'apprécier la chorégraphie à juste mesure.... Faut dire que faire  danser des nains, des géants, des obèses, des personnes à trois jambes et deux têtes comme des Gene Kelly ce n'est point facile, alors autant jouer sur le montage. Côté stars, Hugh Jackman possède une carrure de showman plus développée que celle de Ryan Gosling l'an dernier et fait plus d'effet à l'écran. Par contre, Michelle Williams ( mais que fait-elle là ?  Elle avait besoin d'argent pour ses prochaines vacances ? ) se révèle toute aussi douée que sa consœur Emma Watson. Elle ondule et tourne un peu sur elle même dans des robes fluides parapluie. Joli effet  cache misère garanti qui est aussi  associé  à des mouvements dans la brume ou, encore mieux, filmés en travelling derrière des fenêtres.
Restent que les nombreuses chansons du film ( dont on me dit qu'elles sont des tubes planétaires!), entrent vite dans l'oreille, compositions pops qui, alignées les unes après les autres m'ont donné l'impression d'écouter le grand prix eurovision ( je parle en connaisseur, je regarde chaque année). Dans une salle de cinéma équipée d'un sol Dolby Atmos Mega Machin Truc, les basses faisant trembler les fauteuils, les pieds se voient obligés de taper le rythme avec entrain. Et quand viennent les scènes sentimentales ou dramatiques totalement sirupeuses, il nous tarde que la musique reparte.
Loin d'être un chef d'œuvre du genre, "The Greatest Showman" se laisse regarder dans trop d'ennui mais sans passion aucune. En cultivant son côté spectaculaire coloré et hystérique, il arrive à nous faire passer un moment pas trop désagréable. Mais encore faut-il ne pas détester la musique pop d'usine...



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