Ils jouent les jeunes malgré une quarantaine bien présente. Ils sont beaux, le savent et en sont aussi fiers que de leur réussite professionnelle dans des secteurs loin d'être essentiels à la collectivité, comme le conseil en entreprise pour elle ( donc faire payer cher un verbiage factice pour cacher les vilaines choses), la finance pour lui ( optimiser l'argent de ceux qui en ont déjà beaucoup). Ils ont deux enfants, une fille et un garçon, beaux, intelligents ...ou presque ... Un petit détail fait tache dans ce tableau idyllique. le cadet, entrant au CE1, n'a pas réussi à apprendre à lire malgré qu'il ait usé ses fonds de pantalon IKKS sur les bancs d'une école privée dont l'instit n'a pas été formée à la pédagogie mais juste à recracher le discours creux attendu par des parents payeurs, le même que celui qu'ils prodiguent à longueur de journée.
"Un enlèvement" nous propose donc un " Bienvenue en terre inconnue " au milieu de bobos parisiens joggant, sirotant des smoothies bios dans leur villégiature royannaise. Les personnages sont puants de suffisance et posent question au lecteur. Est-on dans la satire ? Le sociologique narquois ? Une réalité à peine romancée ? On ne sait pas trop au début et c'est ce qui fait le charme de la première partie du roman. On se demande où tout cela va aller surtout que s'insinue dans cet univers d'apparences parfaites un fait divers local narrant la disparition d'un adolescent.
Le vernis craque peu à peu, symbolisé par ce tunnel que creuse inlassablement sur la plage un fils de plus en plus mal aimé. Puis vient, plus banalement un marivaudage avec maîtresse non plus dans le placard mais sur SMS. Du coup, dans sa deuxième partie le roman s'effiloche, peine à rester convaincant,. Tout apparaît soudain téléphoné, banal. Fini le sarcastique et en route pour un final improbable tentant de lier tous les éléments mis en place avec une lourdeur qui finit par faire sombrer l'ensemble dans le tout venant. Dommage...
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