Deux gentils gars, bien américains ( propres sur eux, sportifs et...armés), réalisent un de leur rêve en descendant dans le Nord du continent américain la rivière Maskwa ( pour les néophytes, on se fait déposer en hydravion très loin dans le grand Nord et l'on redescend tout cela durant trois semaines en ne rencontrant quasi personne à part quelques caribous, avec de la chance des ours, quelques rapides bien sûr voire des chutes vertigineuses). Ils sont entraînés, habitués à naviguer tous les deux. Cette descente n'est pas leur premier périple.
Le roman débute bucoliquement, lentement, au gré de leur navigation, sereine et disciplinée. On sent que l'auteur manie le canoë avec virtuosité car aucun geste technique ne nous sera épargné. Parfois, on a l'impression de lire un développement littéraire du Vieux Campeur sur le matériel nécessaire à une expédition en rivière en mode survie. Bien sûr entre deux descriptions de matériel de pêche ou de technique pour attraper du poisson, l'intrigue se noue petit à petit. Les rares rencontres humaines qu'ils font mettent la puce à l'oreille et justifient d'avoir eu la bonne idée d'avoir embarqué des flingues. On se dit très vite que l'on va avoir droit à une resucée de "Délivrance", ce qui ne manque pas d'arriver. Pour couronner le tout, et pour quand même redonner du contemporain ( aux allures faussement écologiques) à cette histoire, un gigantesque incendie ravage le secteur...
Même si le canoë file dans quelques rapides, le lecteur, lui, sautille d'un moment de tension à une description un peu répétitive de pêche à la mouche, qui casse le rythme de l'aventure. A vouloir marier, le récit d'aventure, à l'intrigue psychologique sur l'amitié de ces deux jeunes hommes, au suspens et à la catastrophe naturelle, Peter Heller, n'arrive à être convaincant nulle part ( surtout avec une fin en accéléré et un dernier chapitre larmoyant un peu facile). Il reste cependant que l'on va jusqu'au bout de l'aventure, malgré les grosses ficelles et les thèmes trop facilement escamotés.
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