La presse, toujours très gentille, surtout avec les films supposés remplir les salles, nous l'avait pourtant dit à mots couverts, ce troisième opus tant attendu des nouvelles aventures d'OSS 117 est sans doute le moins bon de la série ( mais très sympa quand même). En fait, dans cette gentillesse toute servile ( il s'agit de préserver au mieux le secteur du cinéma), il faut lire qu'"Alerte rouge en Afrique noire" se révèle être un authentique navet sur toute la ligne, de l'affiche jusqu'au générique de fin.
C'est très difficile de taper sur une ambulance, et ici, elle est déjà bien amochée. Rien ne fonctionne dans cette resucée absolument mollassonne des deux formidables aventures précédentes d'OSS 117 revisitées par Michel Hazanavicius. Tout y est lourd, lourdingue même, appuyé, sans inspiration. C'est l'exercice pesant d'un scénariste et d'un réalisateur peu emballés par la commande d'un grand studio. On sent que la dynamique qui avait conduit au succès des précédents ( 2006 et 2009) s'est envolée. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts de l'humour et notre perception sur les propos racistes et homophobes ( certes décalés), le fond de commerce de la série, a un poil évolué. On sent bien que les auteurs/réalisateurs ne savent pas comment manier ces changements. Vous rajoutez une histoire de maintien de président despote pas vraiment exploitée doublée d'une rivalité entre deux générations d'espions peu originale, et vous obtenez cette petite catastrophe artistique achevée par la réalisation sans talent de Nicolas Bedos. Il ne reste que la présence de Jean Dujardin, qui arrive à ne pas être ridicule malgré l'accumulation de vannes tombant à l'eau, voire, celle, de Pierre Niney, qui parvient lui aussi à réchapper ( on ne sait comment, son talent sans doute) de ce naufrage.
Poussif, sans rythme, mal filmé, il vaudra mieux attendre des jours meilleurs pour rire au cinéma ( ça va arriver vite, des comédies réussies sortent bientôt). En attendant, vaut mieux revoir les bons OSS 117 et éviter ( comme pour les Bronzés) cet opus inutile.
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