Voilà un roman surprenant. Sur une trame de polar un peu nébuleuse, on suit plusieurs personnages tous impliqués de près ou de loin dans une étrange affaire de photos qui met en transe, voire tue, celui ou celle qui les regarde. Assez vite on comprend que ce n'est pas l'enquête qui intéresse l'auteur mais sans doute tout autre chose, qui relèverait de l'esprit du temps, de l'atmosphère d'une époque, du constat d'une société qui va mal.
Nous ne sommes pas dans un polar malgré le point de départ, et force est de constater que les pages ne se tournent pas facilement tellement on accroche sur un dialogue qui n'apparaît pas évident au départ. Au-delà d'y insérer Spinoza, on peut avoir l'impression que celui qui parle ne s'adresse pas à quelqu'un censé être avec lui. Les pensées des personnages peuvent allègrement ( heu non... rien d'allègre ici) mélanger présent et passé et parfois leurs actes ( souvent entre les lignes) ne répondent pas à une logique ordinaire. Tout cela créé effectivement un univers brumeux, presque fantastique voire spectral. On peut s'y laisser envelopper ...ou pas. Le résultat de l'enquête restera flou et nous aurons passé un long moment avec des humains qui ont tous un point commun : la grande solitude qui les habite, cohabitant avec d'autres humains sans jamais pouvoir établir un réel contact qui leur donnerait un semblant de chaleur humaine.
Roman d'atmosphère, "Cité" surprend par sa profonde originalité, par une évidente envie de sortir des sentiers battus, dézinguant les fictions trop bien huilées et lorgnant vers .... ?.... Marguerite Duras mettant en scène des voyous avec des membres du GIGN. On peut aimer...
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