Cet ouvrage argentin qui nous plonge dans la vie de trans, débute comme un roman pour bifurquer très vite à un mélange d'une possible autobiographie mâtinée d'incursions romanesques un peu fantastiques, très sud-américaines.
L'auteure qui essaie de nous ouvrir les yeux et nous émouvoir sur ces femmes nés hommes, n'y arrive pas vraiment. En se concentrant uniquement sur des trans prostituées, en alignant de façon un peu systématique des portraits qui ne varient guère ( enfance ultra difficile, vie composée de violence, de colères, d'agressions et de jalousies) et en faisant de l'une des leurs la narratrice qui, bien que n'occultant aucun détail sordide de sa vie, garde le lecteur toujours à distance, le plaçant dans la position de voyeur.
Ce n'est pas parce que l'on joue sur l'accumulation de viols, de violence physique, verbale, sexuelle que la commisération, l'empathie va se créer. Chaque personnage n'est finalement incarné que par son obsession au fric et au sexe, et sa marginalité, réelle dans nos sociétés même si cela commence à changer un peu, se retrouve ici présentée comme une route dont l'unique destination est la prostitution. Cette vision assez courte et cette obstination au misérabilisme laissent un goût un peu douteux et amer.
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