Remarqué à la semaine de la critique à Cannes, primé au festival de Deauville, prix d'interprétation pour Frankie Corio au récent Premiers Plans d'Angers, "Aftersun", parfait film de festival, tente sa chance sur les écrans.
Qui dit film de festival dit film art et essai, véritable contre programmation face à la sortie d'Astérix mais aussi, film moins accessible. Petite recommandation à qui aurait envie d'aller voir de quoi retournent ces vacances d'une enfant de 11 ans avec son père récemment divorcé, soyez patients ! En effet, le premier film de Charlotte Wells se révèle abrupt dans sa façon de filmer ( vidéo, cadrages compliqués, décentrés, tremblotants, séquences énigmatiques). Le premier tiers, si l'on ne s'accroche pas, peut perdre irrémédiablement ses spectateurs qui ne voit pas l'intérêt de ces séquences de vacances apparemment banales. On ne voit pas du tout où veut en venir la réalisatrice et rien n'est fait pour nous mettre sur la piste. Puis, petit à petit, le charme commence à agir lorsque l'on repère que le personnage à suivre est bien le père et non pas, comme habituellement, la gamine. C'est lui le personnage le plus touchant le plus sensible. Et ce n'est que dans le dernier tiers que l'on comprend ce que représentaient ces quelques séquences énigmatiques du début avec une adulte inconnue et que l'émotion monte.
On peut dire que le montage et le filmage sont trop chichiteux, peut être prétentieux dans leur volonté de vouloir épater, mais force est de constater qu'au final ça finit par fonctionner. Certes quelques coupes, surtout au début, auraient été bénéfiques au film, mais faire surgir de la banalité de (fausses) vidéos de vacances une telle émotion, laisse penser que Charlotte Wells a un certain talent que l'on suivra avec curiosité et envie dans ses prochaines oeuvres.
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