samedi 25 février 2023

The Fabelmans de Steven Spielberg


Maintenant que les critiques ne font guère remplir les salles quand ils s'enflamment pour des films difficiles et profonds, leur nouveau petit pouvoir est celui de faire courir les spectateurs voir les grosses productions de réalisateurs connus qui ont essuyé des échecs cuisants aux USA. Nous avons eu le cas "Babylon" le mois dernier et voici maintenant "The Fabelmans" film soi-disant orgasmique si l'on en croit les dithyrambes qui emplissent presse et commentaires cette semaine. Ces cris de jouissance, après avoir vu l'oeuvre, s'expliquent uniquement pour honorer de ses bons et loyaux services  un cinéaste senior qui a rempli les salles durant des décennies et pour le petit jeu de piste cinéphilique auquel on peut jouer durant les 2h30  ( mais là, il faut aimer chercher des références et connaître son Spielberg sur le bout des doigts). A part cela, difficile dans ce mélo vaniteux sans profondeur de trouver plus qu'un vague intérêt, le même que celui que l'on jette sur une série B ou téléfilms aux sujets mille fois vus. 

Le film se divise en trois parties. la première se concentre sur l'enfance du génie qui découvre le cinéma devant " Le plus grand chapiteau du monde" et un accident de train qui va lui éveiller sa créativité. Cela peut être plutôt sympa, parfois avec quelques jolies trouvailles mais comme souvent chez Spielberg, c'est très bavard ( épouvantable longue scène inutile avec un oncle Boris), très appuyé car, là encore c'est une autre caractéristique de son cinéma, on mâche bien la compréhension en surlignant tout pour être sûr que l'évident mangeur de pop-corn que nous sommes comprenne bien. 

Ensuite, nous avons une deuxième partie plutôt consacrée à sa mère, personnage rendu flou par un scénario qui n'arrive jamais à lui donner de la consistance ( jouer du piano, être amoureuse de l'ami de la famille ne suffit pas à donner du relief) et accentué par  l'interprétation très monolithique d'une Michelle Williams dont le jeu se résume à porter un carré blond et du rouge à lèvre. Là aussi, tous les effets qui auraient pu être intéressants sont surjoués ( notamment par une musique sirupeuse), bien appuyés ( on a compris que la caméra, surtout celle d'un futur génie, vole la vérité ! Pas besoin de le préciser trois ou quatre fois !) 

Et enfin, le film se termine par ce qu'il y a de pire, un teen movie franchement pas inspiré, aux ressorts dramatiques totalement à côté de la plaque que l'on pense scénarisé et mis en scène par un tâcheron sans talent. Une  scène ridicule, psychologiquement totalement à côté de la plaque, qui plus est bavarde, enfonce le clou avec le beau mec antisémite et harceleur, dégoulinant de larmes suite au film de fin de saison du futur petit génie du cinéma, qui ne comprend pas qu'il puisse être ainsi magnifié, lui si méchant, alors que le spectateur a vu plutôt une sorte de clip assez ambiguë, tendance homo. Si vous n'êtes pas endormi, déjà sorti vous pourrez admirer un caméo de luxe ( qui ravit la critique), celui de David Lynch interprétant John Ford. La scène clôt ce film suffisant par, peut être, le seul clin d'oeil un peu drôle....mais totalement dispensable .... comme le reste.... 




 

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