vendredi 17 février 2023

Le lac au miroir de Odile Lefranc


La couverture peut induire en erreur le lecteur persuadé de trouver un certain dépaysement dans quelques jungles peuplées de tribus aussi inconnues d'attirantes qu'une romancière aurait pris plaisir à lui décrire. Cet exotisme, on ne le retrouvera que dans l'évocation des tableaux de Walter Spies ( peintre allemand assez méconnu du siècle dernier et aux oeuvres proches de celles du Douanier-Rousseau) qui seront au coeur d'une histoire qui va réunir une fille venant de perdre une mère perdue de vue depuis 20 ans et le passé trouble de cette dernière. 
C'est un premier roman, cela se sent un peu au début, avec une mise en place hésitante et pas complètement convaincante avec son côté souvenirs de vacances aux allures de petite comédie suivie par l'évocation de la vie de ce peintre allemand. Puis, on se laisse prendre par une histoire se densifiant au fur et à mesure que l'héroïne ( qui a la bonne idée de ne pas être à caractère obligatoirement empathique) se pose des questions sur le passé ténébreux après lequel elle enquête. L'autre bonne idée est de ne pas alourdir le roman avec la vie de Walter Spies qui, bien qu'entremêlée au récit, joue plutôt les respirations bienvenues. 
Sans être un grand roman, "Le lac au miroir" séduit par une écriture simple mais déterminée à divertir simplement mais assez intelligemment le lecteur. On a de l'intérêt pour ces portes closes qu'une femme,  elle même renfermée, essaie d'entrouvrir pour avancer dans sa vie. Et même si la fin vire à un vague feel-good, on passe un moment agréable à voyager entre Paris, Dresde et Bali. 

 

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