samedi 28 janvier 2017

Festival Premiers Plans Angers Jour 7


Un dernière livraison de courts-métrages, un dernier long et Lambert Wilson et son jury pourront délibérer...  Cette dernière journée fut passionnante car, les deux compétitions ce sont terminées par deux beaux films qui pourraient  bien entrer au palmarès. Si la deuxième fournée des courts métrages européens nous a un peu laissés sur notre faim, le dernier programme des films d'écoles nous a enchantés avec deux films polonais, un d'animation ( "Cipka" de Renata Gasiorowska) traitant de façon hilarante de la masturbation féminine et d'un sexe sur pattes et une fiction époustouflante, composée d'un plan unique et haletant ( "Cieplo-zimno" de Marta Prus), joli hommage au frères Dardenne. C'est dans une salle archi comble que l'on a pu voir le dernier long-métrage en compétition, "Heartstone", film islandais de ( accrochez-vous!) Guomundur Arnar Guomundsson
qui, peut prétendre à figurer au palmarès. Si certains spectateurs ont trouvé cela un peu long ( 2h10,  cela  n'avait ni un format téléfilm, ni le rythme d'ailleurs), force leur a été de reconnaître que cette évocation de l'éveil à la sexualité de deux jeunes garçons dans un village reculé et agricole possède un charme fou et nous propose un cinéma emplit de délicatesse et de subtilité, sans fermer les yeux sur la dureté des regards et des vies.
Cette 29 ème édition, toujours aussi chaleureuse et pertinente, m'a paru, dans sa sélection officielle plus éclectique que les dernières années. Bien sûr, les jeunes réalisateurs continuent à privilégier les films autour de l'adolescence ou, surtout à l'Est, sur des thématiques plus politiques, mais cette année un polar, un thriller psychologique, un pastiche de  super héros et un film gore ont donné un petit coup de fouet bienvenu ( non, je ne suis pas maso ).
Dans un festival l'accumulation de projections amène le spectateur à repérer quelques tics de réalisations, des plans qui reviennent presque systématiquement. Au début, ils peuvent faire leur effet, puis finissent par faire sourire ( car on reste bienveillant n'est-il pas ? ). Beaucoup de ces premiers films débutent par un plan du personnage principal cadré serré, le plus souvent  au niveau de la nuque, avançant vers son destin. Cette façon de nous faire entrer dans la fiction demeure vraisemblablement pertinente mais commence à faire franchement appliquée... Et pour peu que le même héros se déplace dans un véhicule à moteur, la route est complaisamment filmée ( ou les rails) et 9 fois sur 10 la caméra va légèrement basculer pour nous faire découvrir le sommet des arbres.... Certains vont même jusqu'à nous faire le tiercé gagnant en rajoutant  un troisième élément récurrent, le dernier plan avec le personnage qui marche sur une route, une rue... De dos, son sort est incertain,  de face, il sort grandit... Les profs des écoles de cinéma devraient essayer de lutter contre ces clichés...
Mon favori de cette compétition, lui, évite tout cela. Il débute par un accident de voiture et se termine par un plan qui clôt admirablement le film sur un personnage attablé. Entre ?  Que du bonheur pour un long-métrage à la maîtrise bluffante. Je parle bien sûr de "Grave" de Julia Ducournau dont l'oubli au palmarès serait injuste. Mais "Hearstone" le film islandais dont j'évite de réécrire le nom du réalisateur ( voir plus haut) ou "Pretenders" de l'estonien Vallo Toomia feraient aussi de très beaux gagnants.
Je laisse le jury délibérer, je retourne retrouver une vie plus normale. Je remercie les organisateurs de ce festival pensé pour le public, tous les publics et je leur dis à l'année prochaine, car Premiers Plans d'Angers est un plaisir que les amateurs de cinéma ne peuvent se refuser !


1 commentaire:

  1. Merci pour tous ces expressos le matin,au choix:longs ou courts métrages.On était presque aux premiers rangs des premiers plans tout en restant au Mans!

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