vendredi 7 décembre 2018

Ca raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard


Parmi les premiers romans de la rentrée, " Ca raconte Sarah"  fut l'un des plus remarqués et concourut longtemps dans la course aux grand prix sans rafler un gros pompon.
Le roman, divisé en deux parties que l'on peut résumer par : l'amour et après la séparation, ne s'aventure pourtant pas dans l'originalité. Un coup de foudre de la narratrice devient le prétexte pour nous disséquer la passion dévorante qu'elle éprouve pour une autre femme. Est-ce original ? Nullement. La passion, homo ou hétéro, c'est la même ! Mille fois décrites  en mieux ailleurs, PDA ( Pauline Delabroy-Allard) aligne les poncifs du genre : la dépendance affective, sexuelle ( étrange d'ailleurs pour des amours lesbiennes que le clitoris ne soit jamais évoqué  alors que les fesses, les seins, les pénétrations des doigts copieusement mentionnés), la folie des amoureuses, l'addiction totale de la narratrice sans que l'on soit transporté. Certes, il y a un certain dynamisme, ça virevolte même parfois, mais le point de vue reste très égocentré et ne tient finalement que par un possible autobiographique. Ce n'est pas désagréable à lire mais reste dans le genre bien français des amours bourgeoises.
La deuxième partie, située dans un vieil appartement de Trieste, possède un petit côté " Mort à Venise" sans jamais l'utiliser vraiment. A la place, nous avons surtout droit à un faux petit suspens à base d'amnésie ( je le dis et ne le répéterai jamais assez amis écrivains, il faut désormais être un génie de l'écriture pour manier cet improbable et trop facile ingrédient) et surtout à des redites qui finissent par devenir vraiment lassantes.
L'avantage de " Ca raconte Sarah" provient de sa longueur, pas trop de pages et pour quelques lecteurs encore un peu snobs, de sa publication  aux éditions de Minuit , ce qui pour lire dans les transports donne une belle image. Le propos, quant à lui, ne s'extraie jamais d'une certaine banalité et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'amour entre deux femmes que cela le rend meilleur ou original, à notre époque, on a dépassé cela. Reste un premier pas complètement déplaisant mais loin des dithyrambes lues ici et là. 

1 commentaire:

  1. On sent bien que la passion n etait pas au rendez-vous pour cette lecture...

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