mardi 18 décembre 2018

L'empereur de Paris de Jean-François Richet


On connaît bien la bûche de Noël, la dinde de Noël, mais on a plus de mal à discerner dans le flot de la promo, la daube de Noël , appelée aussi navet de Noël. "L'empereur de Paris"  attrape haut la main ce titre. Soyez attentifs aux commentaires que vous lirez ou entendrez ici ou là , il y a toujours un bémol quelque part, léger, mais il y est, subrepticement glissé car, il est difficile d'aller démolir la production française la plus dispendieuse de l'année ( 22 millions d'euros à ce que l'on dit) surtout quand on a vu le résultat. Il semblerait que la Gaumont qui distribue le film  commence à avoir des sueurs froides quant à la rentabilisation de cette catastrophe industrielle. Essayer d'y faire aller le plus de spectateurs possibles est devenu ces jours-ci l'action caritative de tous les médias.
Le titre est pompeux pour un film pompier. Vidocq, oui, c'est lui l'empereur de Paris, popularisé par une vieille série télé en est à sa deuxième version au cinéma ce siècle-ci. La précédente avait dérouté en plongeant dans un univers fantastique. Celle-ci ennuie mortellement.  Diable , mais où est donc passé l'argent ? A l'écran, sans conteste. Les décors sont magnifiques, imposants, parfaits. Les costumes sont au diapason, dans des tons bistres ou rouges que magnifient une lumière très travaillée. Techniquement, rien à redire. Par contre, et c'est bête, on a oublié qu'un grand, un bon film, c'était au départ un scénario intéressant. Visiblement, en voulant ratisser large ( public), on s'est fourvoyé dans un récit basique un/un. Un/Un ? Comme les colliers de perles que l'on fait faire en maternelle ! Une perle bleue, une perle rouge, une perle bleue, une rouge... Ici, c'est une scène de bagarre, une scène dialoguée, une baston, une déclaration d'amour, un meurtre, une parlote historico chiante.... L'histoire ? Le film s'ouvre sur Vidocq aux galères.  Il a plein d'ennemis et, grâce à une baston, va s'en faire encore plus. C'est bien pour la suite du film, car ils vont resurgir un par un ( acoquinés avec plein d'autres). Mais Vidocq veut être gracié. De quoi ?  Au bout d'un moment on ne sait plus, mais on s'en fout aussi car on a vite compris qu'il ne le sera qu'une fois exterminés tous les très très nombreux sales types qui veulent sa peau. Du coup ça cogne de partout, tout le temps...Mais attention, nous ne sommes pas chez Tarantino. Aucun humour, aucune dérision, juste de la cogne assez gratuite, certes joliment chorégraphiée, mais qui très vite lasse. On s'ennuie à périr, surtout que les enjeux politiques de l'époque nous sont assénés de façon brumeuses ( comme si le large public sortait d'un cours d'histoire). On remarque à peine les comédiens,  joliment costumés, quant à la mise en scène, elle est noyée par les coups de savates, de fusils et autres lames tranchantes.
Je sais bien qu'il faut consommer français, sauver notre patrimoine culturel cinématographique, mais là, c'est au-dessus de mes forces. Fuyez !





1 commentaire:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec cette critique. Quelle deception ! Du sang, des meurtres à la chaine.Luchini égaré en Fouché. L'ascension de Vidocq est caricaturée. Il n'y a aucune finesse.Reste la mise en scène superbe : dtu western dans les bas fonds de Paris vers 1800.

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