Il n'y a pas que le titre qui lui donne un air de feel good littérature, il y a aussi le contenu. Mais là où d'autres vous consternent, la lecture du quatrième roman de Florent Oiseau vous laisse le sentiment d'avoir passé un moment extrêmement agréable en compagnie d'un jeune écrivain drôle, profond malgré des allures légères et surtout qui sait écrire.
L'idéal est de ne pas raconter grand chose de ce roman qui suit les pas d'un quarantenaire divorcé, sans trop de libido, qui déambule dans un Paris d'aujourd'hui ( décrit très finement) à la recherche de ces hasards absurdes ou minuscules qui font le sel de la vie pour qui sait regarder et écouter. Et sous la plume aussi délicate qu'inspirée, ce petit périple aux allures d'inutile, devient une odyssée personnelle, véritable miroir de nos existences urbaines malmenées. On a tous quelque chose de ce Pierre, on admire la tendresse avec laquelle il aborde les choses toujours avec une grande philosophie teintée d'ironie, d'humour et de dérision. Sous la plume d'autres auteurs s'essayant à ce genre assez prisé en ce moment de cette littérature de l'ordinaire mais "qui fait du bien", cela s'enfonce dans le gnangan, le forcé, l'écoeurant à cause d'un trop plein de guimauve, de clichés. Chez Florent Oiseau, véritable funambule littéraire, nous sommes sur un fil, prêt à basculer à chaque seconde dans les travers décrits plus haut, mais jamais, il ne dévie de sa trajectoire, ne tombant jamais de son fil narratif, tenu jusqu'au bout avec un talent rare. Ca ressemble à un roman léger mais très vite le goût diffère et ça devient un roman réussi, habile, quasi jubilatoire, qu'on l'a envie de partager, de faire déguster comme une friandise délicieuse qui ne pourra qu'ensoleiller nos vies parfois un peu moroses.
Pas encore sous les radars des critiques harnachés ( acharnés ?) à promouvoir toujours les mêmes plumes répétitives et pas toujours talentueuses ou passionnantes, sortez des sentiers battus et cueillez ces "fruits qui tombent des arbres", véritable roman goûteux de cet automne.
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