Délicat pour être le mot qui qualifie ce roman.
Délicat le traitement qu'en fait son auteur entre récit par une adolescente d'un court séjour en famille au bord de la mer et flash-back sur un passé familial isolé en montagne.
Délicat le traitement qu'en fait son auteur entre récit par une adolescente d'un court séjour en famille au bord de la mer et flash-back sur un passé familial isolé en montagne.
Délicate l'écriture de Frédérique Clémençon qui ne cherche jamais à durcir le ton ni l'intrigue pourtant sur un sujet bien costaud : l'inceste intra familial ( comme le plus souvent).
Délicate également l'attention qu'elle porte à ses personnages, les effleurant plus que les personnalisant intensément, leur donnant ainsi une fausse légèreté qui colle bien avec l'ambiance de tous ces cousins, cousines, grands-parents, oncles et tantes réunis au coeur de l'été et qui permet une très jolie description d'une bande d'ados assez lambda et sans cliché.
Tout aussi délicate, mais sacrément bien vue, est la description de l'aveuglement d'une famille sur ce qui peut se jouer pour deux d'entre eux ou comment on n'ose jamais penser à un irréparable impossible chez soi.
Cette délicatesse, qui permet de sonder en douceur les coeurs et les âmes joue cependant un petit mauvais tour à ce roman bâtit sur une sorte de petit suspens que l'on ne sent pas vraiment monter, à l'image de l'héroïne Chloé, certes torturée de l'intérieur, mais dont on ne perçoit pas vraiment ce qui peut la faire basculer à l'aveu.
Il restera un joli roman délicat ( évidemment!), à l'agréable atmosphère ensoleillée mais avec ce petit nuage qui empêche d'avoir un réel beau temps et qui finira par assombrir à jamais une famille. Nous sommes ici au sujet de l'inceste à l'exact opposé de Christine Angot.
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