jeudi 3 juin 2021

Petite maman de Céline Sciamma


 Je l'avoue, je suis fan du cinéma de Céline Sciamma. C'est donc avec envie que je me suis rué vers la première salle projetant son dernier film ( qui plus est accompagné par une critique aux anges, on n'est pas, selon l'Obs, la femme la plus puissante du cinéma pour rien ). Dès les premières trente secondes, j'ai compris que le film m'échappait, n'était pas pour moi.... Jamais par la suite, je n'ai réussi à entrer dans cette histoire et les 1h12 ont duré, au bas mot, 2h !

Le film débute par un plan sur le visage d'une vieille dame assez coquette. Elle semble réfléchir et soudain dit "Alexandrie". La caméra élargit le cadre et nous voyons que la dame fait des mots fléchés et qu'une petite fille écrit les lettres dans les cases. Sitôt le mot écrit, la petite fille se lève et dit sèchement "Au revoir". On comprendra par la suite qu'il sera questions d'adieux (ratés?) à une grand-mère décédée, et d'au revoir à une mère fuyant sa famille pour cause de chagrin. Mais la sécheresse, l'improbabilité de ce court moment, qui sonne faux, a sabré d'emblée l'envie de m'intéresser à cette histoire. Rien par la suite n'a pu regagner mon intérêt entre scènes vaguement étirées, mais sans doute hyper signifiantes, de petite fille jouant dans la forêt, maison quasi vide dans laquelle les personnages échangent des propos assez factuels et une mise en scène très froide malgré quelques percées de soleil ici ou là. Certes on voit bien que l'on a affaire à une histoire de deuil, d'enfance, de fraternité féminine où un imaginaire consolateur et éclairant contrecarre un univers ou l'on tait beaucoup de choses. Mais rien n'y a fait, il y a dans cet essai cinématographique une conceptualité un peu trop radicale qui peut empêcher d'être touché. 

Cinéma de sensation sans doute, personnel peut être, délicat mais à la mise en images frisant plutôt la platitude, "Petite maman" a sans doute des atouts que l'on peut avoir du mal à identifier. Un point positif : la déception permet beaucoup de discussions à la sortie de la salle....signe qu'il ne laisse pas indifférent. C'est déjà ça !




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