dimanche 2 février 2020

Et toujours les Forêts de Sandrine Collette


On ne dira jamais assez l'intérêt d'avoir une cave à l'approche de la fin du monde. Déjà, avec les périodes de canicule, cela permet d'avoir en permanence un endroit frais, idéal en période de réchauffement climatique, pas besoin de polluer plus avec la climatisation. C'est ce qui arrive aux héros du nouveau roman de Sandrine Collette, ils aiment bien s'enterrer un peu et quand soudain la terre implose, alors que tout le monde en surface a cramé, eux sont vivants.
Certes la situation devient réellement inconfortable car il faut bien se nourrir, boire, vivre dans un univers qui a disparu. C'est bien le sujet principal de " Et toujours les Forêts" : la survie en milieu franchement hostile. Petite parenthèse, ou bémol quant au récit qui nous est offert. J'avoue ne pas avoir assez de connaissances scientifiques pour imaginer ce qu'une implosion de la terre pourrait avoir exactement comme incidences. Si je m'en remets à Sandrine Collette, tout a brûlé, tout n'est que cendre, mais sans feu apparemment et sans que cette implosion attaque les rayons des supermarchés, les réserves de nourriture, de papier, le bois des charpentes des maisons. Pourquoi pas mais ouf ! Les rescapés vont pouvoir survivre, boire l'eau des bouteilles plastiques qui n'ont pas fondu, se réfugier dans les habitations, manger toutes les conserves possibles.
Heureusement, le récit va, grâce au style rythmé, sec et âpre de l'auteure, nous faire oublier cette licence romanesque. On s'attachera beaucoup à Corentin, Mathilde et Augustine, à leur lutte pour continuer une vie qui, pour le commun des mortels, semblerait sans espoir. Ils seront humains, très humains (trop ? ). Leurs choix, leurs combats questionnent le lecteur qui suit leurs aventures avec passion. Mais peut-il en être est-il sur un sujet aussi aussi essentiel qui risque de devenir une réalité ? Oui, si l'auteur n'a pas le talent d'écriture de Sandrine Collette, habile conteuse et dont on sent l'envie de réveiller quelques consciences tout en nous impliquant dans des scènes qui nouent les tripes. Bien sûr, on pense beaucoup à " La route"  de Cormac McCarthy, en plus immobile mais sans son implacabilité littéraire.
Entre anticipation et romanesque assumé, " Et toujours les Forêts" captive indéniablement tout lecteur qui n'a pas peur de lendemains grisâtres et forcément violents. 

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