C'est toujours un plaisir de retrouver Florence Cestac, son humour, son dessin à gros nez et cette liberté de ton qui fait toujours mouche.
L'âge aidant, un peu comme ses collègues de livres ( en littérature blanche), l'autrice nous propose un portrait de ses parents qui est en même temps une sorte d'autobiographie. Le thème n'est pas original, l'époque décrite en fond non plus. Il y a pléthore d'auteurs de cette génération qui regardent en arrière et aiment à raconter ces décennies d'après-guerre, les arts ménagers, les DS Citroën ( ou les 2CV selon le milieu dont on est issu) et le début de la fin des règles sociales rigides qui régentaient la vie de tout un chacun. L'avantage en bande dessinée, c'est que c'est beaucoup plus ludique, plus visuel et le dessin permet, en plus d'activer ses propres madeleines, d'y ajouter une bonne dose de dérision, et sur ce dernier point Florence Cestac ne se prive pas. Cependant, et c'est peut être le petit plus de cet album, Jacques ( son père ) a beau être d'une rudesse peu empathique et Camille ( sa mère) doucement effacée, la tendresse affleure quasiment à chaque case. Et c'est ce regard parfaitement dosé, à la fois malicieux, juste et aimant, qui donne à cette vie de famille le petit plus qui la rend attachante. Le titre d'ailleurs résume bien l'ensemble : Un papa, une maman, pas besoin de faire un dessin pour voir qui ça vise ... la dérision, une famille formidable ( la mienne) , parce que bon, malgré les vicissitudes du soi-disant cocon familial, l'attachement est là...
Même si le fond de ce nouveau roman graphique de la formidable Florence Cestac est moins impertinent que ne pourrait le laisser supposer le titre, sa lecture en est évidemment agréable et le lecteur se trouve soudainement ému, lorsque, après une dernière planche fort réussie, apparaissent les photos de ce couple dont on peut voir qu'ils ne sont pas du tout les inspirateurs des gros nez de la dessinatrice !
Bonsoir Pierre, j'ai vraiment aimé cet album moins impertinent que d'autres certes mais on sent que cette histoire tenait à coeur à Florence Cestac. Et en effet les photos à la fin montrent que Jacques (très bel homme) et Camille (plus proche des dessins) devaient former un beau couple. Bonne soirée.
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