En quelques courts-métrages barrés et un premier long franchement réussi ( "Les garçons sauvages"), Bertrand Mandico a acquis un double statut de cinéaste/plasticien à l'univers ... disons onirique ( entre autre).
Son deuxième long qui sort cette semaine, remet un peu les pendules à l'heure tant la proposition se révèle hors norme, déjantée, difficilement classable mais aussi longuette et hermétiquement maniérée.
S'il fallait mettre une étiquette on pourrait lui coller celle "d'oeuvre d'art", tant la proposition s'apparente à celle d'un plasticien qui aurait pris comme toile un écran mais aussi celle de western SF érotico lesbien. On retrouve donc l'univers de Mandico, peuplée, comme dans "Les garçons sauvages" , quasi uniquement de femmes, qu'il prend plaisir à dénuder un petit peu, qui se masturbent souvent, lancent des répliques en gémissant, le tout avec de la fumée partout. Fini le noir et blanc, voici la couleur et surtout moultes filtres colorés qui essaient de camoufler un décor, certes original, mais très bricolo/bricolette et une cohorte d'actrices au jeu très approximatif voire très mauvais. Seule Vimala Pons arrive à être impériale. On se contrefout de l'histoire. La recherche d'une dénommée Kate Bush (pas la chanteuse ...) sorte de beauté dénudée un peu méchante qui vit avec un homme ayant une douzaine de petits sexes genre tentacules, n'est guère originale. Les dialogues attirent un peu l'oreille car souvent décalés, voire barrés dans des sphères que l'on atteint sans doute sous crack. Sachez que les flingues se nomment Gucci ou Paul Smith, qu'il y a des monstres gluants, un troisième oeil sur le sexe de certaines femmes et que des poils leur poussent le plus souvent sur le cou.
L'ensemble dure plus de deux heures que l'on sent passer, surtout si l'on n'est pas arrivé à entrer dans cet univers très personnel et onirique. "After Blue, Paradis Sale" est l'oeuvre d'un sans doute vrai artiste contemporain dont la proposition peut se révéler hermétique ( voire ridicule) à beaucoup. Les veinards qui pénétreront cet univers singulier y prendront beaucoup de plaisir.
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