lundi 21 février 2022

La vraie famille de Fabien Gorgeart


Il faut avoir un coeur de pierre pour ne pas être ému par cette histoire d'enfant placé dans une famille normale, aimante et qui soudain doit repartir chez un père qu'il ne connaît pas, surtout qu'ici, le petit garçon est formidablement interprété par le touchant et vrai Gabriel Pavie qui arracherait des larmes à une courgette. Nous sommes dans un mélo et le réalisateur s'est assuré la présence de l'actrice sensible par excellence, formidable Mélanie Thierry qui, en quelques secondes, peut passer du rire, au désarroi, à la déception, aux larmes avec une crédibilité étonnante. Un scénario écrit pour jouer sur les émotions et ce Stradivarius de l'interprétation suffisent-ils pour emporter le film vers le grand mélo inoubliable ? On peut en douter, tant Fabien Gorgeart abuse un peu trop de deux éléments : la musique et son actrice principale. Cette surenchère d'effets casse la dynamique du film en plaquant sur les scènes sensées émouvoir des nappes musicales surdimensionnées et en plaçant constamment la caméra au plus près de son actrice principale, pour que l'on voit bien qu'elle est gaie, puis tendre, puis qu'un voile d'inquiétude la traverse, puis la tristesse arrive puis les larmes ( avec deux options : au bord des des yeux ou qui coulent). La première fois, face à ces émotions qu'on lit sur son visage, on se dit : Woaw, quelle comédienne ! A la dixième fois, cette mécanique dramatique  fonctionne nettement moins bien même si, pour faire genre, la caméra se met en plus à tournicoter autour d'elle. Quand on en fait trop pour faire pleurnicher le spectateur, on peut rater sa cible ( n'est pas Douglas Sirk qui veut). 
Le film a pourtant quelques qualités notamment dans sa façon très naturelle de filmer une famille avec ses joies, ses mômes chiants, ses coups de gueule. Il est aidé en cela par un comédien que la performance de Mélanie Thierry n'arrive pas à éclipser. Lyes Salem est absolument parfait en père de famille aimant et attentif. Face à lui, le jeune Gabriel Pavie ( celui qui, durant tout le film, fera pleurer  Mélanie) est bluffant de naturel et arracherait aussi des larmes à une courgette. Dommage que par ailleurs, le film se noie dans une mise en scène un peu trop appuyée... 




 

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