Le sujet, une histoire d'amour entre une femme de 70 ans et un jeunot de 45, est original et tentant. Les têtes d'affiche, Fanny Ardant et Melvil Poupaud, donnent encore plus envie de voir ce film. A l'arrivée, on est certain de n'avoir pas vu un chef d'oeuvre, ni vraiment un bon film, juste une romance sans beaucoup de relief et un peu longuette, sans doute parce que les promesses de s'emparer d'un sujet tabou ne sont pas tenues.
Ok, ils ont 25 ans de différence mais ils s'aiment. Les deux grands acteurs font le job, mais à l'écran la passion n'explose guère. Fanny Ardant minaude comme une adolescente ( ou une jeune vierge découvrant le loup) puis devient dramatiquement sérieuse alors que Melvil Poupaud ne se pose aucun question ( en cela, c'est rafraîchissant et donne un coup de pied à tous ces acteurs mâles très vieillissants qui depuis que le cinéma existe font craquer les jeunes premières). Hélas, le scénario, tout en essayant d'aborder vaguement la question que cette passion peu commune génère, cherche aussi un développement romanesque ( qui vire presque à une issue moralisatrice chrétienne du genre...ben voilà maintenant ma petite Shauna ( Fanny Ardant) t'as voulu jouir et ben tu es punie !) et donc s'égare un peu .... comme l'oeil du spectateur qui peut laisser gamberger son ( mauvais ) esprit.
Et les questions fusent : Tiens, c'est bizarre, un oncologue ( Melvin Poupaud) réputé qui habite dans une cité HLM ( sans surloyer? ) ... Mais pourquoi Cécile de France est-elle désormais cantonnée à des seconds rôles depuis quelques temps ? ( Ceci dit, elle a peu de scènes mais est formidable comme d'ailleurs Florence Loiret-Caille et Sharif Andoura). Mais qui l'a attifée ainsi ( vêtements aussi moches que ses lunettes et coiffure de gretchen munichoise )? Est-ce pour l'enlaidir de façon à ce que l'on croit au coup de foudre de son pimpant mari pour une femme plus âgée ( bon Fanny Ardant tout de même, pas François Meurtault ma voisine) ? Il doit y avoir un sacré budget perruques dans le film, les cheveux dégoulinent comme dans une pub L'Oréal, les débuts de calvities inexistants, ... Sinon, nous avons aussi la preuve avec ces scènes où l'on voit les acteurs plus jeunes que l'on peut rajeunir numériquement les visages sans que cela se voit ( sauf quand c'est Cate Blanchett qui doit exiger un lissage parfait). On peut donc tenter d'aller voir ces "Jeunes amants"' démontrant qu'un bel homme riche peut tomber amoureux d'un femme au bord de l'Ephad, mais, malgré l'importance des rides dans ce sujet, le film reste vraiment trop lisse pour susciter un réel intérêt. Dommage.
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