Présenté lors du festival du film américain de Deauville en septembre dernier où un jury très corporate ( un long-métrage, pourtant anglo canadien mais avec une star comme nous, on aime) lui a décerné une flopée de prix (et ainsi ignoré des films plus intéressants dont le First Cow de Kelly Reichardt), The Nest, à défaut de trouver le chemin des salles, sort directement en VOD.
Précédé de cette aura glanée sur les planches mais aussi de la réputation de son réalisateur, Sean Durkin dont le précédent film sorti chez nous, Martha Marcy May Marlène, avait connu, à juste titre, un beau succès critique, The Nest bénéficie de critiques enthousiastes, que l'on peut mettre sur le compte de la disette cinématographique actuelle. Pourtant, à l'écran, pas de quoi pousser des cris de joie. C'est l'histoire d'un flambeur/trader assez antipathique, issu d'un milieu populaire, qui va sombrer, entraînant également son couple dans un trou noir, symbolisé ici lourdement par la demeure sinistre achetée à la campagne. Avec une photographie sépulcrale, lorgnant parfois vers le film fantastique ( ce qu'il n'est jamais dans les deux sens du terme), on suit cette lente descente aux enfers, sans que jamais ce couple ne nous touche. Lui, même si bien joué par le magnifique Jude Law, restera imbuvable jusqu'au bout. Elle, même si parfois le réalisateur s'attarde un peu sur son sort, essayant de décrypter son désarroi de bourgeoise aux aspirations assez floues, on en restera à une sorte de résignation aveugle et un vague amour équin bien compréhensible. Tout cela n'est guère palpitant, prévisible dès les premières minutes.
Quand on a apprécié Martha Marcy May Marlène, on ne peut qu'être déçu par ce portrait un peu lourd de la déchéance d'un couple névrosé malgré un duo d'acteurs épatants qui n'arrive pas à hisser le film vers la finesse ou la subtilité.
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