vendredi 9 juillet 2021

Pietà de Daniel Cole


 Un bandeau posé très utilement sur la couverture du nouveau roman de Daniel Cole nous rappelle combien "Ragdoll" était un bon thriller ... ( suivi de deux autres, complétant ce qui est devenu une trilogie). Avec "Pietà" , voici un nouveau personnage, le sergent Benjamin Chambers confronté à un premier meurtre aussi macabre qu'original mais qui marque un net manque d'inspiration de l'auteur. 

Reconnaissons à Daniel Cole de l'imagination pour appâter le lecteur en mettant en scène un sérial killer perpétrant des crimes hallucinants. Ici, un amateur d'art reconstituant avec ses cadavres des sculptures célèbres ( Le penseur de Rodin, La Pietà de Michel Ange, la Vénus de Milo, ...). Seulement, un "bon" crime original ( comme dans "Ragdoll") ne fait pas un bon roman, loin de là. Dans la première partie, hormis ces découvertes macabres, rien ne fonctionne vraiment. L'auteur peine à créer une atmosphère prenante, les personnages principaux sont mal esquissés, n'ont guère de caractère et échangent des propos d'une banalité confondante. Heureusement,  ce n'est qu'une ouverture puisque l'intrigue principale se déroulera 7 ans plus tard. 

L'arrivée de la tatouée Marshall, dans la deuxième partie relance un peu l'intérêt du roman, qui, hélas va vite patauger malgré la reprise des crimes artistiques d'un tueur dont on connaît très vite l'identité. Le roman hésite constamment entre le récit à suspens des crimes prévus à l'avance et l'idée de les empêcher, (ce qui avait fait le sel de son premier opus) mais en cherchant vaguement à s'en détacher, et le polar à énigme ( le pourquoi cette obsession sculpturale). Du coup, en y rajoutant une pincée du classique tueur caméléon qui se déguise et donc change d'apparence constamment, l'intrigue brinquebale sans jamais prendre une réelle direction, toujours accompagnée par les dialogues plats des enquêteurs peu empathiques faute de caractère. On s'y ennuie ferme, et plus on approche de la fin, plus l'intérêt tombe. 

"Pietà" est une grosse déception. Mal ficelé, en panne d'imagination ( sauf pour les crimes) mais surtout écrit à l'arrache, pas certain que le succès soit au rendez-vous ...peut être pour qui n'aurait jamais lu Daniel Cole, ni de polars? 

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