Ces peoples sont formidables! Une petite névrose, un cancer, un enfant handicapé et hop je te fais un livre, un film. Les gens se ruent dessus, curieux comme ils sont et, avec un peu de chance, ça rapporte un peu d'argent. Charlotte Gainsbourg n'a, heureusement pour elle, rien de tout cela mais elle a une mère célèbre à qui elle n'ose pas dire certaines choses. Qu'à cela ne tienne un ou deux millions d'euros et hop je tourne un portrait de ma maman, icône adorée, je lui dis et je filme ce que je ne lui ai jamais dit et l'affaire est dans le sac ! Les fans de la mère et de la fille vont se ruer en salle... et moi j'aurai fait ma petite psy tranquillou...
Passé ce petit grief, le documentaire s'avère au final pas désagréable du tout. Certes, Charlotte Gainsbourg met en place des moments de rencontres avec sa mère un peu factices avec images projetées ou toutes les deux en blanc dans un lit, ... ou essaie de faire un peu arty en balançant à l'écran des photos décadrées, surexposées, mais au-delà de ce portrait très personnel, transparaît quelque chose de plus universel qui peut aller jusqu'à toucher un public qui ne connaîtrait pas ces deux artistes. En filmant de très près sa mère, avec ses rides, sa peau tâchée, ses vieilles sandales, dans sa maison bretonne pleine de bric à brac, elle montre une septuagénaire non retapée, qui parle sans fard ( même si maquilleuse, coiffeuse, costumière sont créditées au générique) et qui accepte comme elle peut son vieillissement. On est heureux de voir que même riche et célèbre, on peut montrer les marques du temps et de la vie sans (trop) tricher. Jane Birkin, vraiment attachante dans cette simplicité mise en avant, irradie comme toujours. On pourra apprécier également cette délicate tentative d'approche d'une mère et cette impossibilité universelle à dire certaines choses. C'est dans ces creux, ces silences, ces regards, ces hésitations, ces déclarations aussi, que le film touche et séduit.
"Jane par Charlotte", même en exploitant un filon plus people avec une visite de la maison du père et ex mari ( Serge Gainsbourg), lieu resté tel quel depuis sa mort et dont on devine qu'il sera bientôt un musée que l'on pourra visiter ( promo?), se regarde avec plaisir tant Jane Birkin reste une artiste vraiment attachante et que l'on prend plaisir à (re)découvrir dans cette pseudo intimité offerte sur grand écran.
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