"Débarquer" nous surprend constamment. Le premier chapitre, véritable morceau de bravoure, nous plonge d'emblée dans une revisite du soldat Ryan, en plus précis, plus organique, plus intime. On n'a pas le temps de reprendre notre souffle que nous sommes projetés plus de 70 ans plus tard dans le sillage d'une mère de famille dépassée par les événements de la vie. C'est un autre tourbillon qui nous attend dans un automne où l'on ressent déjà le froid des bourrasques normandes avec cette femme sous tranquillisants. Elle court, elle délaisse sa maison, ses enfants aussi, multiplie les galères dans une journée qui lui fera rencontrer un vétéran américain. Avant le face à face de ces deux là, le romancier appuie ( peut être un poil trop par moment) le portrait psychologique de son héroïne qui se débat avec un passé récent tragique. La rencontre surprendra, étonnera, énervera le lecteur, car ne se déroulera pas du tout comme on pouvait s'y attendre. Mais, grâce en partie à tous ces contre-pieds, un final franchement émotionnel, pas mal cinématographique ( un poil trop bref peut être) nous saisira et nous montre qu'au-delà du temps, des espaces, certaines histoires tissent des liens inespérés qui peuvent soulager les peines ( c'est classique mais ça fonctionne toujours).
Un joli roman, bien écrit, qui ne déparera pas dans la belle bibliographie de son auteur.
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