mardi 11 octobre 2022

Un beau matin de Mia Hansen-Love




Tout est dans le titre ( et même l'affiche). C'est simple, joli, doux... Ca ne s'intitule pas " Une journée exceptionnelle" ou "Une matinée d'enfer". Le cinéma de Mia Hansen-Love ne prend pas la tête même quand il s'agit comme ici de parler  du placement en EPHAD d'un père qui perd la boule. Elle filme joli, trop sans doute...  On se demande bien où elle veut en venir et tout finit par  aboutir à un cinéma tiédasse qui permet aux quelques spectateurs présents de piquer du nez dans le siège trop confortable.
Comme d'habitude, on sent le côté autobiographique de tout ça. On est heureux pour la réalisatrice qu'elle trouve des producteurs pour lui filer des sous lui permettant de filmer sa vie à peine réinventée par un scénario très quelconque. Dès la première scène, on sent que ça ne tient guère debout. Bien sûr, elle veut en un plan poser le problème du parent de plus en plus dépendant. Cinématographiquement c'est joli ce dialogue, cette patience de la fille pour expliquer à son père où est la porte et comment il va faire pour l'ouvrir. Mais ça dure un peu trop et l'on se dit très vite que si on avait été à sa place, il y a longtemps qu'en tant qu'enfant on aurait la clé de ce foutu appartement ! Tout le film se déroule avec ce sentiment de fausseté, de mise en image ratée d'un vécu. Vouloir recréer un réel somme toute très banal,  donner le sentiment du juste, c'est difficile surtout quand cette réécriture s'accompagne de dialogues d'une platitude navrante et que l'on cherche un quelconque point de vue un tant soit peu intéressant. 
Pour ne pas trop plomber le film, la mise en résidence senior du patriarche est largement squeezée par une histoire d'amour entre la fille et un ami perdu de vue qui réapparaît pour mettre du baume au coeur de l'héroïne. Pour le côté intello, on n'a pas besoin de nous faire un dessin, l'amour, la mort, éros/thanatos, on connaît... Là, pas de surprise non plus, une énième version de l'amant marié qui ne veut pas quitter sa femme... Rien de nouveau sous la couette... on s'aime, on se boude un peu, on pleure... On rouvre l'oeil car les acteurs sont un peu dénudés mais ça ne va pas plus loin. Il y a toutefois, pour donner du punch à l'ensemble,  une tentative de drôlerie avec le personnage de Nicole Garcia qui, sans grande conviction, débite des pseudos méchancetés d'un autre âge. Là aussi, on soupire. La seule performance du film est celle de Léa Seydoux qui troque ses tenues Louis Vuitton pour du Monoprix. Mais cela suffit-il pour donner envie de voir le film ? 






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