lundi 31 octobre 2022

La conspiration du Caire de Tarik Saleh


La récompense du prix du scénario pour cette "La conspiration du Caire"au dernier festival de Cannes laisse un peu perplexe, tant celui-ci part dans tous le sens en usant de grosses ficelles ce qui lui permet d'éviter de traiter réellement quelques sujets qui peuvent fâcher. 
Ceci dit, c'est avant tout un thriller politico/religieux monté de façon à ce que le spectateur reste en état d'éveil trépidant durant deux heures. Sur ce plan là, c'est partiellement réussi car, même si on ne saisit pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire de remplacement de chef religieux, le récit file à cent à l'heure et l'on craint pour le héros même si nous arborons comme lui un front plissé, lui parce que dans de sales draps, nous parce qu'on le trouve bien pâlichon et peu capable d'assumer ce qui lui arrive. Pourtant, avec sa mine basse, il semble comprendre avec deux temps d'avance ce que nous avons du mal à piger comme quoi, il ne faut pas se fier à la mine du jeune comédien que Tarik Saleh force à jouer de son côté humble (  du coup on trouve ce scénario de moins en moins crédible au fur et mesure que l'on saute d'une prière à un assassinat, d'un complot à un interrogatoire). 
Par contre on voit bien pourquoi ce film est revenu de Cannes avec un prix, le jury a voulu saluer un réalisateur en exil, continuant sur le mode thriller à parler de son pays ( l'Egypte), osant montrer les turpitudes des religieux ( même si le film n'a aucune chance d'être projeter en terre islamique). On saluera cependant une très belle mise en scène parfois très spectaculaire mais on regrettera que le polar occulte un peu trop le parcours initiatique de son jeune héros et de ses désillusions sur la nature humaine ( et les religieux) qui devraient l'amener à s'interroger sur le sens de ces dogmes portés à l'extrême.






 

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