En ces temps tourmentés pour le cinéma en France, voici un film qui pourrait réconcilier, public, critiques et exploitants, tant "L'innocent" possède quelques qualités propres à mettre tout le monde d'accord. La critique aime le film ( mais hélas comme beaucoup d'autres bien quelconques qui laissent des traces dans un public qui commence à en avoir marre de se cogner des navets ), Louis Garrel en beau ténébreux des écrans possède un certain capital de sympathie sans pour autant voir courir les foules dans les salles, le public trouvera le film près de chez lui car les exploitants ont bien misé sur lui et comme c'est une comédie romantique policière, trois genres pour le prix d'un, s'il ne cartonne pas, y'a péril en la demeure !
En effet "L'innocent", sans être un pur chef d'oeuvre, se place sans conteste dans les petits films joliment réussis. L'intrigue démarre classiquement, sur un registre comédie dramatique heureusement éclairé par une Anouk Grinberg lumineuse et pétillante. Puis, nous virons un peu sur le côté film noir classique de voyous faisant un dernier casse tout en gardant un ton de comédie surtout qu'apparaît Noémie Merlant dans un registre comique où l'on avait ( déjà) oublié qu'elle excelle aussi ( souvenez-vous de son rôle dans "Le retour du héros" de Laurent Tirard).
Si le film séduit autant, c'est sans doute que, pour une fois, le scénario ne faiblit pas dans sa deuxième partie, je dirai même qu'il va crescendo jusqu'à la fin. On sent que la présence d'un auteur de talent comme Tanguy Viel à l'écriture doit y être pour beaucoup. On ne dira jamais assez que la quinzaine de minutes du casse dans la station service est un pur bonheur pour le spectateur, un alliage formidable de suspens, de comique et d'émotions grâce à l'abattage inouï de Noémie Merlant ( Un César ! Un césar! ) mais aussi au sens de la mise en scène du réalisateur.
On passe donc un agréable moment avec le quatrième film de Louis Garrel, qui en s'essayant au registre de la comédie ( et aidé par deux formidables comédiennes) nous offre un joli petit moment de cinéma que l'on aurait tort de bouder.
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