dimanche 28 mars 2021

Pour une heure oubliée de Frédéric Perrot


 Emile, après avoir absorbé une vodka Get 27, se réveille une heure après avec le cadavre d'une femme à ses pieds. Jamais il n'aurait dû ingurgiter ce verre ( alors qu'il n'aime que la Suze) car il contenait du GHB. Incapable de se rappeler de ce qu'il a bien pu faire durant cette heure, il sera jugé et emprisonné durant 13 ans. Il a une quarantaine d'années quand il sort de prison et se met en ménage avec Jeanne à qui il ne dit rien de son passé. Mais, une journaliste va venir fourrer son nez et sa curiosité dans la vie de notre Emile..

Evidemment, le sympathique Emile n'est pas coupable, sinon, il n'y aurait pas de roman. Le but sera que la vérité se révèle enfin. Et donc, derrière cette couverture au parfum nostalgique, se cache un polar... ou presque, parce que, visiblement,  l'auteur avait une deuxième intention, celle de dresser le portrait psychologique de son personnage sur une vingtaine d'années. Une construction en chapitres alternant entre passé, présent et futur ( futur qui sera en fait un présent dans le dernier chapitre du livre...) essaiera de donner une certaine profondeur à l'ensemble, jouant de psychologie ( assez banalement) dans la première moitié puis tâtant un peu plus du suspens par la suite. 

L'histoire a de quoi accrocher ( tout du moins au début), mais cette valse hésitation entre polar et psychologie a un peu de mal à s'amalgamer véritablement, surtout qu'elle se pare d'éléments un peu difficiles à avaler ( le passé tu, le manque de curiosité de l'épouse à l'heure d'internet, ...) qu'une écriture plus serrée et percutante aurait pu masquer. Les rebondissements vont dans un dernier quart s'accumuler, jusqu'à la dernière page... Ca frise le too much, surtout que dans un souci de bien faire, l'auteur apporte des détails qui accentuent le côté improbable ( on m'expliquera, entre autre, comment un livre récent couvert de poussière peut être lu sans que celle-ci ne s'enlève) et rendent le final, que l'on voyait un peu venir, pas réellement convaincant. 

L'avantage sans doute de se plonger dans "Pour une heure oubliée" sera de lire un polar soft, légèrement psychologique ( façon téléfilm) qui ne remuera pas les tripes. Pourquoi pas ?  Mais des lecteurs sagaces pourront être hérissés par le manque de crédibilité de cette affaire et par ce rythme un peu mollasson qui rend ce premier roman un peu trop confortable pour être totalement passionnant. Point original : on a envie, après lecture, de boire une Suze avec des glaçons !

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